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CONCLUSION

16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 15:46

  Le mot de la fin... >


Voici pour finir un petit tour très simple que nous allons décortiquer en mettant en pratique tout ce qui a été vu dans les chapitres précédents, afin de vous donner une idée de ce que l'on peut obtenir avec un minimum de connaissances techniques.

Effet de base

Une carte est choisie au hasard dans un paquet, puis est remise dans le jeu. Le spectateur coupe le jeu plusieurs fois pour perdre sa carte et pourtant, le magicien parvient à la retrouver.

Le truc

Comme on l'a vu, il existe une quasi-infinité de trucs permettant de réaliser un même effet. L'effet choisi ici ne déroge évidemment pas à la règle et peut donc être obtenu de multiples façons : cartes spéciales, jeu truqué, techniques de manipulation,...
Nous supposerons ici que le magicien est débutant. On choisira donc un trucage simple, mais efficace et sûr, qui ne repose sur aucune technique de manipulation et qui peut être réalisé avec un jeu emprunté.

Imaginons par exemple que le truc réside dans le fait de connaître la carte sous laquelle celle du spectateur sera replacée : en retrouvant la carte en question, il sera facile de retrouver celle du spectateur !

Voici deux techniques permettant de réaliser ce truc (il en existe évidemment d'autres). Pour plus de clarté, nous imaginerons le paquet de cartes divisé en deux sections : A (dessus) et B (dessous).

PaquetAB.png

1ère technique
Le magicien présente le paquet de cartes au spectateur pour qu'il en tire une. Une fois la carte sortie du jeu, le magicien maintient le jeu divisé en deux à l'endroit où la carte figurait. Disons que le paquet A (qui était au-dessus de la carte) est gardé en main droite et le paquet B (du dessous) en main gauche. En invitant le spectateur à montrer sa carte au reste du public, le magicien se retourne, prétextant que, lui, ne doit pas la voir. Il en profite alors pour jeter un coup d'oeil discret à la carte située sous le paquet A, c'est-à-dire celle dont la face touchait le dos de la carte choisie il y a quelques instants.
Nous sommes ici dans un temps faible : l'attention du public est portée sur la carte choisie par le spectateur et personne ne regardera le magicien, qui, donc, en théorie, aurait même pu regarder la carte en face du public (sans se retourner) sans que personne ne s'en aperçoive. Mais au cas où, mieux vaut se retourner, ce qui ajoute en plus du crédit quand au fait qu'il n'essaye pas de tricher.
Ensuite, en tendant le paquet B au spectateur pour lui demander de reposer sa carte, le magicien va simplement reposer le paquet A par-dessus, faisant en sorte que la face de la carte vue secrètement soit à nouveau contre le dos de celle choisie.

Refermer_la_coupe.png

2nde technique
On peut aussi donner le paquet de cartes au spectateur et lui demander de le couper plusieurs fois sur la table (lui proposer de mélanger serait une erreur ici, compte tenu de la suite du tour). Sous prétexte de montrer que toutes les cartes sont différentes, reprendre le paquet, le retourner face en l'air et éventailler brièvement les premières cartes entre les mains (ou étaler le paquet entièrement sur la table en ruban). Mémoriser secrètement la dernière carte du paquet (qui est donc la première du paquet tenu face en haut, c'est-à-dire celle qui vous fait directement face). Replacer le paquet face en bas sur la table et demander au spectateur de séparer une nouvelle fois le paquet en deux, sans refermer la coupe (paquet A à côté du paquet B). L'inviter alors à regarder la « carte de coupe » (au-dessus du paquet B), de la montrer à l'assistance et de la reposer sur le paquet A afin de la perdre dans le jeu en refermant la coupe (paquet B posé sur le paquet A et donc sur la carte). Cela va obligatoirement positionner la face de la carte secrètement mémorisée (qui est sous le paquet B) contre le dos de la carte choisie !
Refermer_la_coupe2.png
Même si cette action peut sembler peu naturelle (on peut en effet se demander pourquoi la carte n'est pas reposée à son ancien emplacement, sur le paquet B), la justification de « perdre la carte en refermant la coupe » est suffisante. Toutefois, une autre solution consiste simplement à demander au spectateur de sortir du jeu la carte de son choix, de couper, de la reposer sur A et de refermer la coupe. Il aura ainsi la sensation d'avoir perdu sa carte au milieu du jeu alors qu'en réalité il l'a placée entre les deux cartes qui étaient sur et sous le jeu, ce qui correspond à ce que nous voulions !

Psychologiquement, les deux techniques proposées se valent :
 - dans la première, le magicien se retourne sous prétexte de laisser le temps au spectateur de montrer sa carte au reste de l'assistance, amplifiant son apparente honnêteté. Mais cela lui permet en réalité de regarder secrètement une carte particulière... Il devra donc garder plus longtemps le paquet en main que dans la seconde technique, mais la carte sera remise par le spectateur à son ancien emplacement, ce qui peut sembler plus naturel.
 - Dans la seconde technique, en revanche, le magicien touche à peine le paquet, ce qui est très fort psychologiquement : c'est le spectateur qui fait (presque) tout. En contre-partie, le replacement de la carte choisie risque de sembler plus suspicieux s'il n'est pas expliqué de manière naturelle par le magicien...

Quelle que soit la technique choisie, il est maintenant possible de proposer au spectateur de couper plusieurs fois le paquet afin de s'assurer que sa carte soit bien perdue. En réalité, la coupe n'inversera pas l'ordre séquentiel des deux cartes et la carte vue secrètement sera toujours au-dessus de la carte choisie. La seule exception serait qu'il coupe exactement entre ces deux cartes, ce qui serait aussitôt repérable : la carte mémorisée serait alors la dernière carte du paquet face en bas, et celle du spectateur, la première !

Il est intéressant de noter (et c'est souvent vrai) qu'à ce moment précis du tour le plus gros du travail a été fait pour le magicien : la carte a été choisie, montrée et remise dans le jeu à un endroit inconnu mais facilement retrouvable, relativement à une autre carte du jeu qui, elle, est connue. Le reste n'est donc plus que de la mise en scène, et c'est pourtant là que la magie va naître.
Aux yeux du public, en revanche, tout reste à faire : pour lui, une carte a été simplement choisie, montrée puis perdue dans le jeu. Comment le magicien va-t-il s'en sortir pour la retrouver ?

Retrouver la carte choisie

La carte pouvant être récupérée facilement, le magicien a tout le loisir de soigner la façon dont il va la retrouver, et nous allons voir que c'est bien cela qui aura un impact direct sur l'effet magique. Voici quelques idées de présentation (encore une fois, il en existe une quasi-infinité : à vous d'en imaginer d'autres !) :

1 - Le magicien éventaille les cartes faces vers lui (le dos des cartes est vers les spectateurs), repère la carte mémorisée et en déduit la carte choisie, qu'il sort et présente triomphalement.
Présentée telle-quelle, cette présentation n'aura d'intérêt que si l'on justifie judicieusement pourquoi on a sorti cette carte-là en particulier. Par exemple, le magicien peut expliquer que chaque paquet de cartes possède une « carte maîtresse », spéciale, et qu'il va maintenant sortir la carte maîtresse de ce jeu-ci. Il sort la carte choisie par le spectateur, sans la montrer. « Voici la carte maîtresse de ce paquet... peut-être aurais-je la chance que vous ayez choisie justement celle-là ? Quelle carte avez-vous choisie ? » Le spectateur répond. Le magicien retourne la carte : c'est la bonne !

2 - Le magicien va faire défiler les cartes devant les yeux du spectateur. Il parvient à détecter la bonne carte lorsque celle-ci est présentée.
Il s'agit ici de tenir le paquet face en bas et de faire défiler les cartes une à une en les présentant à hauteur des yeux du spectateur avant de les poser sur la table face en haut. De cette façon, le magicien ne connaîtra la valeur d'une carte qu'une fois celle-ci posée sur la table. Mais peu importe : lorsqu'il verra la carte secrètement visualisée au début du tour, il saura que la suivante sera celle du spectateur ! (le paquet doit être tenu face en bas)
Pour justifier cette présentation, on peut par exemple expliquer que l'apprentissage de la prestidigitation passe par un développement poussé des facultés de perception de notre environnement : on devient hypersensible aux réactions et aux émotions des personnes qui nous entourent. Ainsi, à la vue de sa carte, le spectateur va « ressentir une émotion inconsciente, entraînant une réaction incontrôlée et quasiment imperceptible », mais que le magicien va essayer de détecter. Pour créer une ambiance un peu plus poétique, on peut choisir d'expliquer plutôt que nos yeux trahissent nos émotions. Ainsi, choisissez une jolie spectatrice et invitez-la à vous regarder dans les yeux tout au long de l'expérience pour vous permettre de « détecter le moment où ils trahiront ses émotions, lorsqu'elle verra passer sa carte »... A vous d'imaginer le baratin qui vous convient : poétique, humoristique, surnaturel,...

3 - Il est également possible de présenter le même effet sous la forme d'un petit gag : le magicien retourne une à une les cartes faces visibles sur la table. Lorsque la carte mémorisée secrètement apparaît, il continue, pose la carte suivante (qui est donc celle du spectateur) sans y prêter attention et en distribue encore deux ou trois avant de dire : « Je vous parie que la prochaine carte que je retourne est la vôtre ! » (pour que le gag réussisse, le texte doit être dit exactement comme cela, mot pour mot). Le spectateur, sûr de gagner puisqu'il a déjà vu sa carte passer, tape dans la main d'un air triomphant. Pourtant, le magicien ramasse sur la table la carte choisie par le spectateur quelques instants plus tôt et la retourne face en bas !

4 - Le magicien étale les cartes sur la table en ruban face visible, et va essayer de retrouver la carte choisie « en détectant les ondes qui en émanent », à l'aide de sa baguette magique, d'un stylo, de sa main ou même de la main du spectateur.
Encore une fois, il suffit de repérer dans le ruban de cartes la carte secrète pour en déduire la carte choisie par le spectateur. Ensuite, en passant la baguette magique (ou le stylo, ou la main) par-dessus les cartes, et en faisant semblant de ressentir des ondes invisibles aux alentours de la carte choisie, il sera possible d'éliminer les cartes par paquets (tout d'abord) puis une à une, jusqu'à n'en garder qu'une seule : celle du spectateur !

Cette étude est tout à fait représentative : elle montre bien qu'avec un seul et même truc, aussi simple soit-il, il est possible de réaliser plusieurs tours qui sembleront totalement différents aux yeux du public.
On voit que la présentation choisie, le baratin et l'ambiance générale du numéro jouent directement sur l'impact magique de l'effet présenté, et cela est vrai avec TOUS les tours de magie, toutes disciplines confondues !
Contrairement à la pensée populairement répandue, le « truc » d'un tour de magie est donc accessoire, anodin : par exemple, ici, et comme bien souvent, aux yeux des spectateurs le tour a tout juste commencé, qu'en réalité le plus gros du trucage a déjà été fait ; le reste du numéro (la révélation de la carte), qui est pourtant la partie la plus importante du tour, ne va reposer que sur la présentation choisie par le magicien. C'est bien l'imagination artistique de l'illusionniste qui lui permettra de créer l'effet magique, et non le trucage employé pour réaliser le tour.

 

Le mot de la fin... >

 

 

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commentaires

M
Effectivement, il existe un grand nombre de variantes ! Le truc n'est effectivement pas magique en lui même, alors faites du théâtre pour bosser votre mise en scène !
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