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CONCLUSION

16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 15:41

  4/ Les techniques >


Laissez-nous respirer !

Un tour de magie, c'est un peu comme un film : il faut laisser retomber le suspense et l'attention du spectateur de temps en temps si on ne veut pas qu'il « décroche ». Ce principe appliqué à la prestidigitation consiste à marquer un temps d'arrêt juste après un effet, plutôt que d'enchaîner aussitôt avec l'effet suivant.
Cela offre plusieurs avantages :
 - l'importance de l'effet est grandie ;
 - le spectateur a le temps de « profiter » de l'effet qui vient de se produire, et de l'assimiler ;
 - l'effet suivant sera lui aussi amplifié, car l'attention du spectateur lui sera entièrement consacrée ;
 - le tour semble plus rythmé, mieux préparé, peut-être même plus naturel car le magicien devient lui aussi spectateur de l'effet, durant un court instant ;
 - et, enfin, cela peut vous permettre de disposer du temps nécessaire à la préparation de l'effet suivant, ce qui n'est pas négligeable.

Temps faibles / Temps forts

Cette notion est primordiale. Il est nécessaire de l'assimiler et d'en comprendre toutes les implications pour réussir sa prestation.
Le déroulement d'un tour est constitué de la succession de « temps », marqués par l'importance de l'attention des spectateurs. Les temps où l'attention est à son maximum sont appelés « temps forts ». A l'inverse, les « temps faibles » sont les moments où l'attention se relâche, par exemple juste après un effet.
En close-up, durant un temps fort, le public a les yeux rivés sur vos mains. Hors de question alors de réaliser une manipulation entraînant un mouvement peu naturel ou non logique à ce moment-là du numéro. Durant un temps fort, il ne faut faire que des mouvements naturels et justifiés, comme retourner simplement une carte ou montrer la disparition d'une pièce (l'exception étant le détournement d'attention : au cours d'un temps fort où l'attention est portée sur la main droite, la main gauche peut en profiter pour prendre un objet de manière « invisible »).
Durant un temps faible, au contraire, l'attention est relâchée. Les spectateurs lèvent les yeux, se regardent, vous regardent, sourient, etc. Ils prêtent moins attention à vos gestes : le suspense est retombé. Ces moments-là sont propices à l'exécution d'une manipulation qui risquerait d'être repérée à un tout autre moment. Par exemple, vous pouvez organiser les cartes pour le tour suivant : les spectateurs ne le noteront pas.
Gardez aussi à l'esprit que plus l'attention portée est intense, plus le relâchement qui suit est important ; dit autrement, plus un temps est fort, plus le temps suivant sera faible.

Il est donc primordial, lorsqu'on répète un tour, d'en déterminer les temps faibles et les temps forts, afin de placer correctement les différents mouvements.
Certains temps sont imposés par le rythme du tour : ceux-ci peuvent difficilement être déplacés ou modifiés ; d'autres peuvent être obtenus « à la demande ».

Exemples de temps imposés par la structure du tour :
 - juste avant un effet : on s'apprête à retourner une carte, ou à ouvrir la main pour montrer que la pièce a disparu (temps fort)
 - juste après un effet, par exemple la révélation d'une prédiction, le retournement d'une carte ou la disparition d'une pièce (temps faible)
 - le moment où le spectateur regarde sa carte, ou la montre au public, ou la révèle (temps faible)

Exemples de temps obtenus « à volonté » :
 - attirer l'attention des spectateurs : « Regardez-bien... » (temps fort)
 - dire une petite plaisanterie (temps faible)
 - relever les yeux pour poser une question au spectateur (temps faible)

Attention toutefois : on peut couper un temps fort par un temps faible. Cela permet même d'ajouter du suspense (en retardant le moment fatidique) pour amplifier l'attention des spectateurs au retour au temps fort. Mais si le moment est mal choisi, le temps fort risque d'être « gâché », et l'impact de l'effet avec lui...

Utilisation de l'humour

Vous l'avez sûrement remarqué, de nombreux magiciens utilisent l'humour comme pilier de la présentation de leur numéro. En réalité, insérer dans le boniment quelques jeux de mots ou phrases humoristiques n'est pas nouveau : certains magiciens du XIXème siècle utilisaient déjà ce principe.
Alors, pourquoi utiliser l'humour dans un tour de magie ?
Cela permet tout d'abord d'instaurer un climat amical, chaleureux et décontracté qui rend la présentation du numéro bien plus sympathique.
Lorsque ses blagues ne sont pas de mauvais goût, le prestidigitateur se met « au niveau » de ses spectateurs, enlevant toute notion de supériorité, et diminuant ainsi la traditionnelle frustration ressentie « de l'autre côté des cartes ».
Enfin, et cela est très important, les notes d'humour permettent de créer ou d'amplifier un temps faible, permettant par exemple de masquer l'exécution d'une manipulation (voir ci-dessus).

Utiliser l'humour permet donc évidemment de rendre plus agréable la présentation du numéro, mais aussi d'en amplifier l'impact, en jouant sur la part psychologique. Mais attention à ne pas trop en abuser.
Pensez aussi à adapter votre humour selon votre public.
Enfin, veillez à toujours respecter votre public : si vous vous moquez du spectateur qui s'est porté volontaire pour vous assister, non seulement il en gardera un mauvais souvenir, mais plus personne ne voudra vous rejoindre sur scène...

 

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